Logos LIMSI & FAST

Séminaire de Mécanique d'Orsay

Le Jeudi 19 novembre à 14h00 - Salle de conférences du FAST

L'entraînement dans les panaches turbulents plans : Application aux éruptions volcaniques fissurales

Samuel Paillat
Institut de Physique du Globe de Paris, Université Paris 7

Les éruptions basaltiques représentent la majorité du volcanisme sur Terre et sur les autres planètes telluriques du système solaire. Ces éruptions sont le plus souvent des éruptions effusives mais il existe plusieurs exemples d'éruptions Pliniennes basaltiques avec formation d'un panache de cendres, dont certaines fameuses, comme celle du Tarawera en Nouvelle Zélande en 1886 ou du Laki en Islande en 1783-1784. Lors de ces éruptions, le magma est souvent émis à travers des fissures éruptives et il apparaît donc important d'étudier la dynamique de l’entraînement turbulent dans le cas d'une source linéaire par rapport au cas axisymétrique, utilisé pour les éruptions explosives siliciques.
Les données sur l'entraînement en 2D sont peu nombreuses dans la littérature. Pour contraindre l’entraînement dans les panaches linéaires, nous avons mesuré expérimentalement les caractéristiques de ces écoulements (profils de vitesse et de concentrations en traceurs) avec les méthodes Particle Image Velocimetry et Laser Induced Fluorescence. Nous avons développé une théorie rendant compte de la variabilité de l’entraînement selon que c'est la quantité de mouvement initiale (jet pur) ou la flottabilité (plume pur) qui contrôle l'écoulement. Dans le cas des jets purs, l'entraînement dépend du profil de vitesse et du tenseur de Reynolds turbulent. Dans le cas des plumes purs, le coefficient d'entraînement est deux fois plus grand que pour les jets purs, ce qui s’explique par la contribution de la flottabilité à l'entraînement.
Afin d'appliquer ces résultats aux panaches volcaniques naturels en utilisant un modèle d'entraînement variable, nous avons étudié les écoulements en milieu stratifié, avec un panache évoluant entre un jet pur et un plume pur. Après l'avoir validé, nous avons ensuite utilisé ce modèle pour calculer les hauteurs des panaches volcaniques issus de fissures comme celle du Laki. Nous trouvons, pour une quantité de gaz dans le magma et une température à la source données, des hauteurs plus importantes que les estimations précédentes, ce qui a pu favoriser son impact sur le climat.