La question de l'influence bactérienne sur les processus d'écoulement et de transport en milieu poreux suscite un intérêt croissant, particulièrement dans le domaine des géosciences, au regard des applications environnementales et industrielles mis en jeu : bioremédiation des sites et sols pollués, prise en compte des mécanismes de bio-dégradation en stockage de gaz souterrain... Les bactéries se développent généralement sous la forme d'agrégats complexes, appelés biofilms, présents à la surface des parois des pores sous la forme d'un film plus ou moins épais. Les solutés organiques qui servent de substrat à la population bactérienne, sont ainsi transportés par convection et diffusion dans le fluide ambiant (eau), puis se diffusent dans le biofilm où ils sont consommés. Or, ce développement de biofilm peut induire une modification des propriétés hydrodynamiques macroscopiques du milieu (modification de la porosité, de la perméabilité ou encore du tenseur de dispersion). Il existe ainsi un fort effet de couplage entre croissance du biofilm, écoulement au sein du milieu et transport du substrat dû d'une part au phénomène de "bioclogging" (obstruction partielle de la porosité par la biomasse) et d'autre part au développement d'une phase réactive. Nous étudierons tout d'abord ces effets de couplage au travers d'une étude expérimentale en laboratoire et de simulations numériques à l'échelle du pore. Nous regarderons ensuite les différentes approches (méthode de changement d'échelle, modélisation multi-échelle) qui peuvent être envisagées pour modéliser ces processus aux échelles macroscopiques.