
Les instabilités d’interface, telles que l’instabilité de Rayleigh–Taylor, jouent un rôle clé dans de nombreuses applications d’intérêt pour le CEA, notamment à l’interface entre l’ablateur et le combustible dans les cibles de fusion par confinement inertiel. Dans cet exposé, nous nous intéressons à la dynamique fortement instationnaire de ces instabilités, qui émergent à partir d’interfaces initialement perturbées et évoluent vers un mélange turbulent pleinement développé. On observe une corrélation marquée entre les régimes successifs d’évolution de l’instabilité et la morphologie ainsi que les caractéristiques des structures cohérentes qui composent les zones de mélange. Pour mieux comprendre et modéliser ces phénomènes, il est pertinent d’adopter des approches combinées, mêlant à la fois théorie classique de la stabilité, théorie de la turbulence et méthodes d’apprentissage. Nous montrerons comment ces approches, appuyées sur des travaux récents, peuvent être mises en œuvre non seulement pour l’instabilité de Rayleigh–Taylor, mais également pour l’instabilité de Faraday et le phénomène des ondes gelées.